Aigues-Mortes avance prudemment

Publié le 30/10/2023

Avec un tel début de saison, on pourrait prêter à Aigues-Mortes de sérieuses ambitions. Quatre matches, quatre victoires, meilleure attaque avec onze buts inscrits, meilleure défense avec trois buts concédés : tous les voyants sont au vert. Mais ne comptez surtout pas sur Yohan Borg pour tirer des plans sur la comète et annoncer que son équipe vise un retour en National 3 quelques mois seulement après l’avoir quitté.

Cette saison, place d’abord au maintien en dépit des succès face à la réserve de Nîmes, à Aimargues, face à Bagnols-Pont et à Fabrègues et alors que se profile en derby, dimanche 5 novembre, face au Grau-du-Roi. Il faut dire que le club salinier n’a pas encore digéré sa descente. « C’est la première fois que je participais à un championnat ponctué de cinq rétrogradations », dit l’entraîneur gardois qui peste encore contre cette décision mais qui ne fuit pas non plus ses responsabilités. Prudemment, Yohan Borg estime qu’après une rétrogradation, il faut savoir faire preuve d’humilité et de lucidité : « Dans de telles circonstances, la priorité, c’est d’inverser la dynamique. C’est parfois difficile. Ne parlons donc pas de montée. Ce serait tenir un discours totalement décalé. On a attaqué fort, c’est vrai mais on est aussi dans une poule très homogène avec beaucoup d’équipe de qualité. »

La sienne n’en manque pas. Le technicien rend d’ailleurs hommage à son groupe. Il a vu partir une douzaine de joueurs à l’intersaison. «Mais entre ceux qui sont restés et ceux qui sont arrivés, ce groupe dégage un état d’esprit sain. Il est moins étoffé que le précédent en quantité mais sa mentalité est meilleure », dit encore le Gardois qui, dimanche dernier, à l’occasion d’un match de coupe Occitanie a rechaussé les crampons pour la première fois depuis bien longtemps. « Entre le souci de faire souffler quelques joueurs et celui de préserver la réserve qui joue mercredi, je n’avais pas d’autres choix », dit Yohan Borg.

Au club depuis 2004, il attaque sa quatorzième saison en tant qu’entraîneur. Il est avec le Beaucairois Sofiane Carletta un des plus anciens techniciens en place dans un même club. La saison dernière, il s’était interrogé sur la suite à donner à sa collaboration avec le club. « Je suis foncièrement attaché à ce club. Ce n’est pourtant pas toujours facile. Il y a parfois un peu d’usure, certainement pas par rapport au club. J’ai juste parfois la désagréable impression qu’on n’est pas toujours considéré à notre juste valeur. On n’a pas de terrain digne de ce nom pour s’entraîner. Dans ces conditions, le mérite des joueurs n’en est que plus grand. » Qui sait, d’ailleurs, si la dynamique sur laquelle ils surfent depuis le 9 septembre ne pourrait pas leur réserver une belle surprise au printemps. Mais n’en parlez surtout pas à leur entraîneur…

Par Mylène Legal

Articles les plus lus dans cette catégorie