A Nîmes, un stade en hommage à Jean-Pierre Adams
Publié le 30/05/2024
La Ville de Nîmes a souhaité rendre hommage à Jean-Pierre Adams. Elle a donné au stade de foot du complexe de Saint-Césaire le nom de cet ancien joueur de Nîmes Olympique et de l’équipe de France, décédé en septembre 2021. La cérémonie officielle a eu lieu ce mercredi 29 mai, en présence de Jean-Paul Fournier, le maire de Nîmes et d’élus, de Bernadette Adams, sa veuve, venue avec son fils Frédéric et sa famille ; en présence aussi d’illustres joueurs de Nîmes Olympique comme Michel Mézy, Henri Augé, André Kabile, Daniel Sanlaville, Attilio Moretti ou encore de Francis Anjolras, le président du district Gard-Lozère.
Bernadette Adams a fait part de son émotion et de sa gratitude. Le maire de Nîmes a rendu hommage à Jean-Pierre Adams qu’il allait voir jouer au stade Jean-Bouin :« Il était un modèle de détermination, de courage et de talent. On s’engage à perpétuer sa mémoire. »
Repéré par Kader Firoud, Jean-Pierre Adams, né à Dakar et arrivé en France à l’âge de 15 ans dans une famille adoptive dans le Loiret, a joué trois saisons à Nîmes Olympique, de 1971 à 1973. Façonné par l’entraîneur emblématique des Crocos, c’est lors de son passage dans le Gard qu’il a connu ses premières sélections en équipe de France, formant alors avec Marius Trésor la célèbre garde noire. Jean-Pierre Adams a aussi joué à Nice, Paris et terminé sa carrière professionnelle à Mulhouse.
Jean-Pierre Adams, c’est aussi un destin tragique et près de quarante ans d’une vie dans un monde parallèle veillé par son épouse, ses enfants et petits-enfants.
En 1982, alors qu’il encadre les jeunes de Chalon-sur-Saône, où la famille s’est établie et où il exploite un magasin d’articles de sport avec son épouse Bernadette, une succession d’erreurs médicales et de négligences ont privé son cerveau d’oxygène et créé des lésions irréversibles lors d’une banale intervention chirurgicale à un genou pratiquée à Lyon. C’était le 17 mars 1982.
Depuis ce jour et jusqu’au 6 septembre 2021, date de son décès à Nîmes à l’âge de 73 ans, Jean-Pierre Adams a vécu dans un état végétatif. Son épouse a accepté que son mari soit dans un centre de rééducation durant un an. Un an seulement avant de décider de s’occuper personnellement de lui à la maison. « C’est comme ça que vous vous débarrassez des gens qui vous gênent ? », avait lancé Bernadette Adams au personnel du centre où son mari était en soins.
Dans sa maison de Caissargues dans le Gard, où elle s’était établie, Bernadette a veillé sur son mari tous les jours, aidée dans sa tâche, cinq jours par semaine, par une aide-soignante et son kiné. Jean-Pierre Adams vivait dans une pièce spécialement aménagée de la maison. Bernadette lui donnait à manger, le coiffait, le rasait, lui allumait aussi la télé les soirs de matchs. « Je lui parle beaucoup. Il ne me voit pas mais je sais qu’il m’entend. Il sursaute d’ailleurs au moindre bruit. Son visage change parfois en fonction de son humeur. Il est sensible aux odeurs, comme celle de mon parfum. Le mercredi, j’ai mes deux autres petits-enfants qui habitent tout près d’ici. Mila, la plus jeune, joue à côté de lui, l’attrape par le cou pour le câliner », avait-elle confié à Midi Libre, dans un article paru en mars 2018 lors des 70 ans de son mari.
Jean-Pierre Adams est donc décédé le 6 septembre 2021 au CHU de Nîmes où il avait été admis la veille. Après Coquilleroy, dans le Loiret, Thionville (Moselle), Catillon-sur-Sambre (Nord), Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) et Goncourt (Haute-Marne), Nîmes est la sixième ville de France à donner à un équipement sportif le nom de Jean-Pierre Adams.
Légendes des photos
Le président du district Gard-Lozère Francis Anjolras en compagnie de Michel Mézy, Henri Augé et Daniel Sanlaville.
Jean-Paul Fournier, le maire de Nîmes, aux côtés de Bernadette Adams et de Frédéric, un de ses deux fils.