Nîmes foot féminin, l’histoire d’un club qui n’a jamais lâché
Publié le 20/11/2025
Après des années d’errance et de galères, le club nîmois retrouve espoir et stabilité. Les joueuses sont aujourd’hui invaincues et rêvent de remonter en D3.
Et si Nîmes Foot Féminin, après avoir traversé tant d’années difficiles, était enfin en train de retrouver la sérénité qu’il mérite ? Le club nîmois, longtemps balloté de terrain en terrain pour ses entraînements comme pour ses matchs, semble enfin voir le bout du tunnel.
« C’était déjà le cas lorsque la famille Taves, qui a beaucoup fait pour le club, était présente », rappelle Laurent Pouget, aujourd’hui coprésident. Lui qui est là depuis six ans n’a pas oublié les saisons à bricoler, à courir après les installations et à répéter la même phrase : « Souvent, on m’a demandé ce que je faisais dans cette galère. »
L’histoire récente du club ressemble pourtant à un long chemin de croix. Un club condamné à l’errance, mais jamais à l’abandon.
Une ex-aventurière qui incarne la renaissance du club
Aux côtés de Laurent Pouget, une figure s’est imposée ces derniers mois : Béatrice Kaboré, coprésidente depuis le début de la saison. Elle incarne mieux que quiconque la résilience du NFF. « Ce club a joué en première division, oui, en première division, rappelle-t-elle. Il a quand même fréquenté le haut niveau avec les moyens d’un club de district. »
Béatrice Kaboré n’est pas du genre à baisser les bras. En 2019, elle participait à l’émission Koh-Lanta, où elle aura tenu 25 jours. Une expérience qu’elle a ensuite mise au service du club, organisant cette année un événement réunissant d’anciens aventuriers pour défendre la cause du football féminin nîmois.
Souvent en première ligne, elle porte la voix du club avec une conviction contagieuse. « On a tellement galéré qu’on a envie d’être de cette aventure, dit-elle. Être là pour aider Laurent Pouget à continuer de restructurer le club. »
Invaincues et ambitieuses : la route vers les barrages
Sportivement, Nîmes Foot Féminin a retrouvé le sourire. Descendues en Régionale 1, les Nîmoises sont aujourd’hui en tête et invaincues dans toutes les compétitions. « On est invaincus, savoure Béatrice Kaboré. » Un nul, six victoires, et un groupe où plusieurs joueuses – Kaboré comprise – ont connu des niveaux bien supérieurs à la R1.
Ce dimanche 23 novembre, le club recevra Le Puy (D3) en Coupe de France au stade Jean-Bouin, désormais refuge des matchs à domicile.
Mais la montée ne sera pas simple. « Finir premier de notre groupe ne suffira pas, prévient Béatrice Kaboré. Il faudra ensuite passer par des barrages aller-retour pour espérer monter. » Dans cette lutte, Montpellier ASPTT et Colomiers feront figure de rivaux coriaces.
Des soutiens retrouvés et un message fort des Crocos
Autre motif d’espoir : les relations institutionnelles se sont apaisées. Le club a tourné la page de la période où Nîmes Métropole ne soutenait plus le sport féminin. Béatrice Kaboré préfère souligner le rôle des fidèles : la Ville, le Département, la Région.
« Par les combats que l’on a menés, on a aujourd’hui le sentiment d’être
considérés. »
Considéré aussi par Nîmes Olympique, ce qui était loin d’être le cas sous la présidence de Rani Assaf. Le nouveau patron des Crocos, Thierry Cenatiempo, a rapidement envoyé un signal fort : il se dit prêt à accueillir le club féminin à la Bastide pour les entraînements et aux Antonins pour les matchs officiels.
Il faudra attendre que les installations reviennent dans le giron de la Ville, mais l’intention est claire : le Nîmes Foot Féminin compte à nouveau dans le paysage local.
Un club qui n’a jamais lâché
Longtemps ignoré, souvent malmené, Nîmes Foot Féminin avance aujourd’hui avec le sentiment d’exister enfin. Et si son avenir se dessine avec prudence, il porte surtout les traits d’un groupe soudé, tenace, décidé à ne plus subir.
Un club qui, comme sa coprésidente, sait ce que c’est que lutter, serrer les dents et ne jamais quitter